Un samedi en régate le 29 MAI A CERGY
Une régate un samedi, vous n’y pensez pas?
Heureusement Gwenhael et Jacques y avaient pensé car le plan d’eau de Cergy n’était pas disponible le dimanche et la participation fut tout à fait correcte avec 16 bateaux et un un bon vent.
Disputer des triangles à Cergy est toujours un bonheur pour des équipages de rivière qui peuvent enfin gouter aux longs bords de largue et savourer des passage de bouée “pacifiés”, tout celà sans prêter attention aux péniches, extêmement rares, il faut bien en convenir sur le lac.
Maintenir l’échelle des valeurs au classement est une autre affaire pour les vieux briscards du championnat départemental talonnés par la génération frettoise montante qui a les dents qui rayent les listons .
Nicolas, Mael et Thomas qui commençaient à déborder de leur Open Bic pour des raisons de croissance propre à leur âge, ont donc remplacé, sans plus attendre en laser 4.7, la génération précédente partie dépenser sa vitalité dans d’autres activité plus ou moins studieuses.
Au cours d ela journée, les anciens comprirent vite que les premières baignades de la jeune génération dans les rafales n’étaient qu’un vil stratagème , destiné à tromper l’ennemi .
Les frettois n’étaient pas loin de la dizaine et constituaient à peu près la moitié de la flotte majoritairement composée de lasers, 10 ans après sa disparition prématurée, le rêve de Robert Legrand est aujourd’hui réalisé.Seul un bateau cher à son coeur, mais au temps compensé scandaleusement favorable était susceptible de croquer la victoire à un laser. Mathieu (et s’il n’en reste qu’un, ce sera celui là) était donc présent en yole oK pour le CYVIA .
Les Fireballs étaient dignement représentés par Jean Paul et Céline pour La frette et par Brigitte et Thierry pour l’Isle Adam .
Le vent souffla en rafales pendant les 6 manches du parcours judicieusement concocté en simple triangle par l’équipe d’ ABC VOILE .
le passage de la bouée de près dans une zone de turbulence fut particulièrement sélectif, sans gacher un bord de largue qui valait bien un bord de vent arrière, mais les vents de nord-est sont capricieux …
Je crois me souvenir, en résumant que Brice s’attribua la première manche en temps réel suivi de François et Mathieu, que Mathieu et Alan se disputèrent les manches suivantes en naviguant fort proprement. De leur Jean et François se tenaient à l’oeil alors que Nicolas, toujours à l’affut d’un leader historique à la dérive, dessalait un peu moins que Mael et Thomas.
Je garde aussi le souvenir d’un beau planning impressionnant du Fireball blanc de Brigitte et Thierry qui opérèrent, peut être à l’insu de leur plein gré, un recentrage efficace en jouant sur la vitesse au près.Je revois aussi la tête ébourrifée de Mael bien trempé,riant comme un bossu après un dessalage, mais l’évènement de la régate fut sans contestation possible la brillante dernière manche de Nicolas toujours accroché à un favori en perdition .
“T’as vu comment j’ai approché Mathieu”, ” je finis pas loin de Brice”, “j’ai dépassé Jean”, mais tout celà ne constituait qu’un prémice avant son ultimate récital, son chef d’oeuvre final, son quart d’heure nautique de gloire dominicale.
François n’avait pas senti le vent tourner , d’ailleurs il n’avait plus senti de vent du tout, scotché lamentablement dans le périmètre de la dernière bouée de près , incapable de se relancer au grand largue dans une période de calmasse désespérante où le pire succède au mauvais et où l’erreur de choix alterne avec le choix systématique de l’erreur .
Nicolas en laser 4.7, survolté par l’effet d’ une risée bien venue, entreprit donc de doubler , sans trop de discrétion, en commentant chaque instant de l’action à grands renforts de décibels, un François désemparé en laser standard.
Le maitre , dépassé par les évènements et par son élève , finit tout de même par retrouver, cette denrée rare qu’on appelle le vent pour retrouver la marche avant , mais un peu trop tard, pour rattraper la demi longueur qui lui manquait sur la ligne d’arrivée .
Les vieux régatiers sont orgueilleux et les jeunes n’ ont pas vraiment le triomphe modeste.
La légende raconte qu’au passage de bouée d’un laser bleu, les passagers médusés d’un bateau de sécurité crurent entendre un grand type au rappel marmonner qu’il n’allait quand même pas se laisser battre par un nain à qui il avait tout appris de l’art de la voile .
De son côté le barreur, fou de joie du laser 4.7, ne manqua pas de propager la nouvelle de son exploit (T’as vu j’ai battu François!) à tous les frettois qui tiraient les bords dans les parages, si bien que du régatier au col vert et de la carpe au ragondin, tout l’étang fut bienôt au courant de sa gloire nouvelle .
Arrivés à terre les protagonistes de ce glorieux combat naval firent le point avec l’esprit sportif et le fair play qui caractérisent habituellement les discussions courtoises et dépassionnées entre régatiers:
“Alors tu ne te remets pas de ta défaite?”
“Faut relativiser, c’est ma plus mauvaise manche qui va sauter!”
De tout celà , il résulte qu’Alan gagne la régate devant Mathieu, Brice, et François suivi de trés près par Nicolas, Jean termine 8eme suivi de Thomas et Mael enfins secs, alors que chez les doubles Brigitte et Thierry l’emportent cette fois sur Jean-Paul et Céline.
L’équipe frettoise et ses nouveaux talents , vous donne rendez vous à Enghien et La Frette pour la suite du championnat départemental.