VICTOIRE FRETTOISE EN VO DANS LA DESCENTE
La descente de Seine est une transhumance annuelle qui, sur le fleuve , amène invariablement les très nombreux voiliers de trois clubs du Pecq à La Frette, en passant par Montesson.Sa préparation est fastidieuse, et son organisation ne l’est pas moins, car elle mobilise des dirigeants de clubs, un comité de course, des arbitres, des conducteurs de sécurité, des remorqueurs comme dans les tableaux d’ Haffner, des ravitailleurs en boissons pour l’accueil et bien d’autres bénévoles. Merci à Philippe, Loïc, Gonzague, Patricia , Jean Paul, Nadia, Josian, Anne-Marie, Sylvie,Brice et toutes celles et ceux que j’aurais pu oublier.
La descente est plus appréciée quand il y a du vent, mais en général le courant suffit pour amener à bon port les concurrents.
Dans sa grande sagesse ces dernières années, la descente partait dans le sens de la descente et les concurrents n’y trouvaient pas grand-chose à redire car la descente est avant tout un rassemblement qui avait commencé un 1er mai comme l’a rappelé Michel Moreuil, l’un de ses fondateurs, à l’occasion de cette 31eme édition.
Cette année le comité de course avait tenté un départ au près avec une bouée de dégagement à virer en amont comme dans toute autre régate qui se respecte un vent apparemment constant le matin semblait justifier ce choix audacieux.
Hélas le vent, le vent fripon, cher à Brassens se fit bien vite moins constant, car « la descente » n’est plus habituée à commencer par une montée.
La bouée d’amont au moment du passage des croiseurs, dépassa les limites de son rôle sélectif pour se transformer en passage à niveau fermé pour une douzaine de voiliers de toute catégorie.Ces derniers patientèrent trois bons quarts d’heures lors de vaines tentatives de passage entre risées aléatoires et courant constant , alors que le gros de la flotte profitait vent arrière d’une belle régate classique, vers Montesson la lointaine.
Des solutions extrêmes furent essayées comme de gagner l’autre rive remonter 500 mètres et essayer de passer sur l’élan de la descente
le fatal obstacle. La rumeur fit état de fâcheux propos parlant de supprimer une bouée à grands coups d’opinel. Mais quel créditaccorder à une telle rumeur ?
Les retardataires, une fois l’obstacle miraculeusement franchi se retrouvèrent bizarrement à descendre un fleuve désert avec la sensation d’avoir manqué un épisode mais, sur les bateaux les plus stables, des équipages en profitèrent pour entamer le piquenique avant la pause, histoire de se remonter le moral, faute de remonter le
reste de la flotte. Les écarts se mesuraient déjà en miles.
Cette année les croiseurs réussirent à s’agglutiner bord à bord à Montesson lors du repas où la bouée amont tint la vedette des conversations sans pour autant faire l’objet de propos particulièrement élogieux.
S’en suivirent quelques rumeurs sur une fermeture de ligne qui sapèrent définitivement le moral des retardataires.
Fidèle à sa politique du jour et confiant dans un vent qui se renforçait, le comité de course indiqua un nouveau départ vers l’amont, mais laissa une distance plus réduite entre la ligne et la bouée, peine perdue après le départ raté des croiseurs en panne de vent, la bouée amont fut définitivement abolie sous lesapplaudissements des uns et les regrets hypocrites des autres.
La deuxième partie de la régate fut plus enlevée de ce fait, les spis envoyés rapidement pour le plaisir des spectateurs plus friands
de voiles de couleurs gonflées que de bateaux lamentablement scotchés devant
une bouée.
Les conducteurs de sécurité surent faire le ménage au passage des péniches en rabattant avec autorité les concurrents parfois
réticents quand il le fallait.
Les joies du vent arrière et ses effets accordéons furent respectées ce qui amena des duels parfois inattendus entre des Vauriens et des Vent d’Ouest et l’arrivée à La Frette sous le soleil fut particulièrement réussie et disputée. Le comité de course avait parfois bien du mal à distinguer les Numéros des voiles dans ces conditions, ce qui aurait pu cette fois justifier une arrivée au près avec un vent suffisant.
Pour les frettois il s’agissait cette année de conserver la coupe des vents d’ouest pour leur club, mission réussie par l’équipage du VO 168, (voilier le plus titré du club jusqu‘en 1996,) qui renouait enfin avec la victoire, barré cette fois par Frederik son ancien équipier.
Frederik était équipé par Amine, spécialiste du laser, et pour l’occasion manipulateur de spi de grand talent.
En 2011 c’était Alain le père de Frederik qui avait gagné dans cette catégorie, « la descente » est-elle devenue une affaire de famille à La frette ?
Les dériveurs frettois étaient représentés par Jean Loup en Finn et Bruno en Vaurien, Bruno et fils terminent très étonnés et deuxièmes, derrière un autre Vaurien au moderne gréement surtoilé.