Première régate départementale du 29 mars à Cergy
La veille, j’avais pourtant décroché le bateau des poutres du garage et retrouvé le bouchon de nable d’un modèle très rare après de longues recherches, autant vous dire que le matériel était fin prêt.
C’était compter sans une panne de réveil et l’instauration obligatoire du décalage horaire de printemps, deux raisons qui occasionnèrent un certain retard au démarrage et l’impossibilité pour votre serviteur de vous décrire par le menu la première manche de la départementale de Cergy. Allan le frettois était tout sourire, mais je n’en sais pas plus.
J’ai tout de suite eu l’intuition que le printemps n’était pas là en mettant les pieds dans l’eau glacée, avant que les bourrasques ne m’emportent vers la ligne de départ pour la deuxième manche qui était seulement pour moi la première.
Une malencontreuse risée, combinée avec une écoute coincée au près, abrégèrent mes réflexions sur la meilleure façon de partir alors que sonnait la minute. Je suis toujours étonné de l’impression de hauteur qu’on éprouve , planté sur sa dérive après un dessalage, mais une douche de remise à l’horizontale plus tard, j’étais d’attaque pour passer la ligne tribord et virer rapidement, un peu à « l’insu de mon plein gré ». Sur le lac ça dessalait un peu dans tous les coins, les survivants étaient au rappel, et les plus légers à moitié couchés, alors qu’Alan Thépaut caracolait en tête aux prises avec le rutilant 470. C’est là que j’ai apprécié le gréement radial et mes 80 kg sans trop réussir à tenir le bateau à plat dans les rafales, un objectif remis à des jours meilleurs…
J’avais néanmoins creusé l’écart avec mes poursuivants pour terminer environ 3ème en temps réel loin derrière les deux extra-terrestres. Les sécurités étaient sollicitées aux quatre coins du lac par des voiliers chavirés et un rassemblement spontané de dériveurs s’était organisé sur la berge dans un espace fort apprécié par les terre-neuve et leurs propriétaires.
Quelques beaux plannings plus tard on discutait amicalement avec Allan sous le vent de la pyramide pour souffler un peu.
Lors de la deuxième manche tout aussi ventée, j’ai dû pas mal galérer pour sauver ma place de premier radial, c’est là que Gwenaël à la barre de son 470 qui se demandait « qui c’est ce pirate, avec sa casquette de pêcheur breton vissée à l’envers sur sa tête ? » a reconnu un très ancien adversaire et néanmoins ami.
Pendant ce temps Michel, ex gourou du CYVIA, victime d’un mauvais karma, sombrait corps et âme à la barre de sa yole ok remplie à ras bord comme le gosier d’un assoiffé. Du côté des sécurités, une sécurité venait au secours d’une sécurité.
Une accalmie dans la dernière manche, et un mauvais départ sans vitesse atténuèrent mes ambitions dans la dernière manche, pas moyen de se refaire jusqu’à la fin du premier triangle, un moment où on peut se recentrer avec du vent non perturbé, mais impossible de rattraper un coriace concurrent issu des jeunes talent du CV95.
F.P.