IL ETAIT UNE FOIS LES SPORTS NAUTIQUES : Le club de voile raconté par ses premiers navigateurs
En ce temps-là aux SNF par Georges Aribaud
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première chronique: 1961 :
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deuxième chronique : premiers acteurs premiers décors
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2. En ce temps-là aux SNF
Dans les années soixante, le quai est plus étroit et bien moins long qu’aujourd’hui ; il s’arrête pratiquement à la hauteur du 91 quai de Seine.
La flotte du club, est composée, outre de la canadienne citée plus haut, de cinq Sharpies – série olympique en solitaire avant le Finn – et deux Snipes. Tous en bois plein, à coque rouge et pont blanc, voiles en coton, mat et baumes en bois plein aussi, dérives en acier.
La mise à l’eau se situe exactement là où nous mettons à l’eau les VO aujourd’hui. Il n’y a pas de grue, c’est avec un treuil à main sur lequel s’enroule le câble que nous attachons au berre de mise à l’eau qui glisse sur deux rails inclinés.
Lourds à terre, sur l’eau se sont des bateaux agréables, en particulier le Sharpie, avec ses 9 m² de voile très lattée, ses lignes tendues, à l’étrave si fine qui fend l’eau sans pratiquement laisser de sillage.
Avant l’agrandissement du quai, il y a cet endroit une passerelle en béton qui délimite un bassin de nage. Au bout de cette passerelle, un ponton flottant, en bois, très bas sur l’eau prévu pour les skiffs. Les dispositifs des dames de nages passaient au-dessus ce qui facilitait l’embarquement sur ces engins étroits et instables. En effet, si notre club s’appelle Sports Nautiques Frettois, c’est parce que Paul Fischesser l’avait conçu ouvert à tous les sports nautiques, aviron compris. Nous avons à disposition trois skiffs dont celui qui sert aujourd’hui de décoration au Club-House.
En plus des bateaux du Club, il y a les bateaux des propriétaires, des dériveurs, des quillards, un canot à moteur en acajou.
La flotte est très disparate ! il y a quelques Nordets, et Vauriens, un Zef, un ou deux Caneton, un Plongeon, (je crois que c’est celui de Robert Legrand lorsqu’il s’est inscrit pour la première fois au club) un kayac avec dérives latérales et voiles, et bien d’autres embarcations plus ou moins identifiées. Ce sont des engins en bois plein, en contreplaqué, en bois moulé, en alu, en toile. Un certain nombre de ces embarcations sont construites par leur propriétaire dans leur garage.
Si tous ne maîtrisaient pas trop leur engins par vents forts, tous savaient bricoler et l’imagination allait bon train ! Ainsi ce plombier de Cormeilles qui trouvant son Moth alu trop court, l’allonge de 50 cm avec une belle poupe arrondie. Tel autre, propriétaire d’un Vaurien trouve pénible d’être assis sur le franc bord, de travers à la trajectoire du bateau. Il s’installe un dossier pour s’assoir au fond face à la proue avec un pédalier pour commander le safran.
Les quillards sont amarrés à des corps morts alignés sur deux rangs en aval du quai. Il y a le Chat du président évidemment, une « Aile », le « Niken » l’habitable appartenant à monsieur Lucet vice-président. Parfois nous amarrons aussi les bateaux du club pour éviter de les remonter ; il faut les surveiller sinon avec une semaine de pluie nous risquons de le retrouver entre deux eaux !
Pour l’hivernage et l’entretien, nous disposons de tout l’espace du terrain que nous partageons aujourd’hui avec au fond, du hangar à bateau qui occupe toute la largeur du terrain.
Un club évidemment ce sont des infrastructures et du matériel, mais c’est aussi et surtout un lieu social où les gens se rencontrent et partagent des activités.
Les activités ne manquent pas et les individualités non plus.