4ème VICTOIRE EN CHAMPIONNAT avec NICOLAS THEPAUT
La 2ème édition de la régate départementale “made in CV95″ qui se déroulait à Cergy dimanche dernier, restera un de nos grands moments régatiers de l’année. Pour une fois les 12 noeuds de vent annoncés n’étaient pas aux naufragés absents pour la plus grande joie des 21 équipages présents. L’accueil et l’organisation de Tomasz, Christiane, et de leur jeune équipe de bénévoles fut exemplaires et chaleureux.
La participation frettoise avec 7 lasers reste impressionnante, même si les fratries n’étaient qu’à moitié complètes puisque les frères Pin n’étaient représentés qu’à 50% avec Manu, à l’instar des frères Thepaut avec Nicolas, les faux jumeaux Mael et Amine complétaient le tableau. Thomas Pin était présent pour améliorer le pourcentage de présence de la famille, Raphaël était venu seul avec son sourire et François avec le bateau du gros René.
Manu remporta le premier trapèze suivi de François dans un vent établi mais suffisant pour creuser les écarts, cependant cette belle domination des anciens fut de courte durée, les jeunes ne respectant plus rien, dans un vent forcissant au cours des manches suivantes. Les seniors furent surpris de tirer plusieurs bords avant de croiser enfin les jeunots mieux partis qu’eux, quise maintenaient comme des pros au vent de la flotte.
Il devenait aussi évident que Nicolas avait franchi un cap en cherchant enfin des options personnelles et en défendantt chèrement ses acquis par un contrôle implacable de l’adversaire.
Manu n’arrivait pas à se débarasser de ce concurrent , collant comme la glue, qui avait à la même vitesse que lui avec sa voile 4.7, alors que François ne croisait la route de Mael que fort tardivement dans la manche, bref ces deux là avaient la ferme intention de leur “pourrir la vie” dans la régate, des tribords rageurs, “pour l’honneur”, en fin de manche ne changèrent pas grand chose à la situation.
Les radialistes Thomas et Amine, un peu surtoilés dans ces trés bonnes conditions de vent se livraient une bataille un peu moins féroce à portée de voix, en essayant de tenir dans les surventes.
Raphael de son côté, imperturbable dans la facilité comme dans la difficulté, (restons zen!) multipliait les dessalages et les resalages avec son flegme britannique légendaire,pour décrocher le trophée du petit baigneur , mais il progressa bien, techniquement, en poussant le nez de son bateau bout au vent avant de le redresser après un dessalage au vent arrière .
Le vent et les difficultés musculaires augmentèrent lors de la 3eme manche qui reserra les écarts entre lasers de toutes catégorie alors que les doubles commençaient à souffrir avec de multiples bains en couple , facteurs de discorde et le doute dans des équipages jusque là exemplaires au dire des conseillers conjugaux consultés.
Seul un jet au karma favorable échappa au désatre, son gourou apaisant ,des éléments, le courroux .
Manu et François se livrèrent un duel longtemps incertain, sur la longueur du trapèze en essayant de résister aux violentes rafales qui couchaient les bateaux. Sur le bord de vent arrière ils entendirent plusieurs fois , le bruit caractèristique et sinistre ”du laser de derrière qui chavire au vent arrière” sans même tourner la tête, trop concentrés sur leur adversaire favori.
Victime du célèbre roulis rythmique propre à cette allure, Manu ne concrétisa point par un bain pourtant prédit par son horoscope,il était également à la poursuite de Nicolas tout réjoui de dominer enfin ses glorieux ainés
Suivirent quelques incidents sans gravité du genre “la voile du laser au vent me sert de dossier au rappel”, vite enchainé avec la figure imposée dénommée:” le caisson sous le vent du 420 au vent me sert de fauteuil quand je suis au rappel après la bouée “.
A quelques mètres de la ligne d’arrivée François ayant enfin réussi à décramponner Manu fit valoir un tribord à Nicolas pour le devancer au coup de trompe, avantagé par une voile creuse et puissante (qu’il n’avait en réalité pas eu le temps d’aplatir après le bord de largue).
Manu remarqua en discutant entre 2 manches avec son rival que le chapeau de ce dernier avait prit une superbe teinte rouge après un passage rapide de bome au vent arrière, bôme à l’ancienne munie du redoutable pontet coupant à l’origine de tant de points de suture. le propriétaire du chapeau, soucieux de son contenant décida d’aller faire examiner le tout au poste de secours afin de soigner la plaie d’un cuir autrefois chevelu.
L’arrivée de plage vent arrière fut néanmoins négociée correctement dans un vent encore enclin à la diplomatie. Raphael décida lui aussi d’en rester là quelques naufrages plus tard pour réussir son arrivée de plage, aguerri qu’il était par une vie antérieure de barreur d’optimist dans une célèbre mer intérieure, berceau de notre civilisation.
La 4eme manche pré apéritive vit les dessalages se multiplier particulièrement chez les doubles.
Le vent encore un cran au dessus ne facilita pas les arrivées au vent arrière avec son lot de dessalages néfaste aux dérives, et à la cote des bateaux à l’argus. Un violent coup de vent arracha un laser bleu, pourtant voile flottante, de sa remorque, faisant ainsi baisser sa cote à la revente et la bonne humeur retrouvée de son barreur.
La pause repas fut un délice, à l’abri du vent, derrière un cabanon, grâce au fromage et au saucisson généreusement partagés par tonton Manu, les meilleurs moments d’une régate ne sont pas toujours ceux passés sur l’eau.Raphael raconta son affrontement épique et douloureux avec un liston lors d’un dessalage, d’autres évoquèrent des doutes de parcours à des moments fatidiques, puis l’on passa aux naufrages et au dessert.
Bien peu repartirent l’après midi pour les 2 dernières manches, la grande majorité des doubles déclara forfait, Amine, Thomas et Raphael épuisés par leur m2 en radial, ainsi que François faute de casque, commencèrent à remballer… Les ombrelles des dames en crinoline, admiratrices d’un frettois au physique de surfer, s’étaient envolées depuis bien longtemps .Les durs à cuir, Manu, Nicolas et Mael repartirent au combat sur un plan d’eau menacé d’une pénurie de dériveurs mais envahi par des amateurs de fun board avides de sensations.
Lors des deux dernières manches les lasers standards et radiaux continuaient à courir derrière des 4.7 à plein régime, sûrs de leur vitesse et de leur temps compensé.
Une note de mauvaise foi contre le temps compensé des autres séries est toujours la bienvenue dans une régate intersérie, car un vent fort réduit les écarts de vitesse alors qu’un vent faible pénalise les bateaux peu toilés, d’où un % de mécontents d’environ 50% dans les 2 cas, mais sur la moyenne des régates il semble qu’il y ait un équilibre,d’après des études statistiques à paraitre prochainement dans une revue nautique …
Les résultats virent le triomphe de Nicolas Thepaut qui remporte brillament et pour la première fois de sa carrière cette régate de Cergy.Gagner à Cergy est toujours un grand moment dans la vie d’un régatier frettois et c’est l’un des plus jeunes vainqueurs de cette épreuve.Il devance Manu 2eme, Mael 5eme, François 10eme, Thomas 13eme, Amine 16eme, et Raphael 21 eme, vainqueur du trophée du petit baigneur et de l’arrivée de plage.
Nous avons aussi bénéficié du soutien moral de Philippe l’après midi, d’Yves pour la bétaillère, et de Bruno non seulement pour le transport,mais aussi pour la réparation fraternelle et amicale des oublis.