UN FRETTOIS VAINQUEUR A CERGY LE 13 MARS
Mention particulière pour les essais des nouveaux gilets de sauvetage entrainant de curieux dialogues :
“je veux celui la, la couleur est trop bien”
” c’est la couleur qui te boudine, ou t’es trop grand pour la taille?”
Les frettois s’étaient déplacé en force pour cette première régate départementale 2011 avec 9 lasers , une yole ok , un fireball et un 4.70.
Une fois réglés les diverses questions existentielles liées à une reprise de navigation du style
“Comment fais tu le noeud de cabestan pour le cunnigham ?”
“J’ai confondu mon laser avec un autre parce qu’ils se ressemblent tous!”
“Qui a bien pu ébrécher ma superbe dérive amoureusement entretenue ?”
“Ou est affiché le parcours ?”
“je ne comprends rien à l’affichage du parcours .”
“j’ai menti toute la semaine à mon équipière en lui disant qu’il y aurait du soleil.”
27 voiliers s’élancèrent pour disputer 4 manches sur un parcours tribord dans un vent d’abord agréable puis faiblissant .
Une incertitude subsistait à propos de la position de la ligne de départ dont beaucoup de concurrents en double ne semblaient avoir trouvé qu’une seule extrémité : c’est à dire le bateau comité. tous les experts s’accordent d’ailleurs pour constater qu’un bateau comité se repère mieux sur l’eau qu’une petite bouée avec un drapeau rouge .
A la question inquiète d’un équipage de double , un régatier historique , facétieux mais mal inspiré, expliqua qu’il s’agissait surement de la bouée peu fréquentée à pavillon bleu mouillée en face du bateau comité .Malheureusement son rectificatif moins sonore, du fait d’un virement rapide ne fut visiblement pas entendu, ce qui eut pour effet de propager avec insistance la fausse nouvelle à d’autres équipages convaincus par tant d’assurance.
La désinformation initiale, propagée de bonne fois entraina par la suite une certaine suspicion entre les équipages de double , moins habitués que les solitaires à ce genre de mauvaise plaisanterie. S’en suivirent des remarques désabusées à la pause du style « : Avec eux bonjour l’ambiance dans la régate, t’as vu le coup de la ligne? »
Je ne vous cache les trésors de diplomatie qu’il fallut déployer pour ramener une ambiance raisonnablement courtoise parmi les concurrents après l’arrivée.
Pour ceux qui l’ignoreraient ,un pavillon bleu doit marquer systématiquement une ligne d’arrivée , et pour les hésitants , en cas de doute quand une bouée est mouillée de chaque côté du bateau comité lors d’un départ ,il faut savoir que, la ligne de départ est toujours la plus large des deux ,que l’agglutinement d’un certain nombre de bateaux constitue aussi un indice précieux pour trouver l’extrémité, et qu’une ligne imaginaire entre la première bouée à virer et le bateau comité donne en principe le bon côté .(toi aussi ami lecteur, tu peux acheter mon ouvrage :” Comment régater sans rien connaitre au parcours ?” qui te fera éviter les erreurs basiques, (en vente dans toutes les bonnes librairies et sur le net ).
Il apparut dès la première manche que la régate se jouerait entre le fantastique Bruno Pin, de retour sur sa superbe yole ok et les talentueux équipages de 420 de la SNE , venus en force .Mais dans les faits la domination de la yole ok en temps réel fut très vite contestée par les barreurs de lasers standard au niveau très proche malgré les différences stratégiques soigneusement décortiquées par nos spécialistes.
Il s’agissait pour François de s’assurer une place correcte en suivant simplement le meilleur laseriste habituel du club , c’est-à-dire Brice.
Ce dernier après plusieurs nuits consacrées à élaborer d’imparables programmes informatiques pour gagner la régate, voyait ses prévisions bousculées par le paramètre « dérive ébréchée »qu’il n’avait pas introduit dans ses fichiers, ce qui le condamnait à des bords extrêmes.
Manu,restait irréductiblement fidèle à son principe de précaution afin de ne pas abimer la décoration fleurie de son laser, d’où son choix de partir systématiquemen t le le dernier afin d’orienter sa course serainement en fonction des vents favorables et surtout non perturbés.
Louis, désormais au top, avait décidé de ne pas lacher Bruno d’une semelle : “s’il vire je vire, s’il empanne j’empanne, s’il dessale, je dessale !”
Cette imparable planification fut balayée par une réalité bien différente, conformément à la célèbre formule de John Lennon « la vie, c’est ce qui arrive quand on a d’autres projets».
François se retrouva parfois devant Brice, à l’insu de son plein gré, du fait de ses bords extrêmes, Manu en raison de départs précautionneux moins rentables que prévu , n’arriva pas à dominer plus d’une manche, Brice perturbé psychologiquement , par son problème de dérive marchait moins bien ,quant à Louis, toujours dans le sillage de Bruno, il affichait toujours un temps de retard sur le maitre .
Une manche n’est gagnée qu’une fois la ligne d’arrivée franchie, et vouloir la passer babord au terme d’une belle ou chanceuse remontée n’est pas sans risque , François en fit l’expérience quand Bruno lui fit valoir un tribord à 3 mètres de l’arrivée .
Si le virement fut immédiat, Bruno en régatier expérimenté, devina la fraction de de seconde d’hésitation de son concurrent, tenté de poursuivre sa route tout en voulant éviter un refus de tribord fatal sous les yeux du comité de course .
Une autre arrivée , au grand largue sur parcours réduit , à la dernière manche fut l’occasion d’un duel épique entre un secrétaire et un président du même club sous les yeux effarés d’un comité de course , le tout illustré d’arguments plus techniques les uns que les autres permis par une lente progression.
“Arrête d’abatttre tu dois faire route directe !”
“Tu passeras pas, c’est une question de principe! ”
“je n e compte pas passer sur le bateau comité!”
“Je suis rattrappé!”
“Enlève ton ignoble bôme de mon beau cockpit! ”
“T’es sur que t’es à jour de ta cotisation ?”
Mettons fin à l’insoutenable suspense , le secrétaire courtois l’emporta sur le président fair play,d’une demi main et ce dernier évita largement le bateau comité d’au moins 5 centimètres..
Un peu plus loin sur l’arrière de la régate les doubles avaient bien du mal dans le vent déclinant ; Philippe tenait à Brigitte sa promesse de ne pas dessaler tout en pestant sur “les informations bidons de la ligne de départ colportées par certains concurrents” .
Le karma positif du Jet barré par le Gourou du CYVIA perturbait les tentative de retour de Jean Paul et Céline , injustement accusés de propagation de fausses nouvelles. Pour comble de malheur l’équipage maudit choisit de ne pas courir la dernière manche, (c’est pas grave , y’en a une qui saute), alors que toutes comptaient dans le classement.
Nicolas menait de main de maitre la troupe des lasers 4.7 suivi de Mael, une main sous le menton frustré par la calmasse; et d’Amine possédé par l’esprit zen de Gaétan dont il avait récupéré l’ancien bateau. En fait leurs options stratégiques étaient plus raisonnables que cellles de leurs ainés et bien plus professionnellesbef, conformes aux sondages : Raphael suivait Amine qui suivait Mael qui suivait Nicolas quelle que soit la manche.
Seul en radial Thomas menait son embarcation à sa guise, un peu comme dans la publicité, mais toujours avec un œil sur son papounet en cas d’option géniale, pour s’en inspirer.
Raphael dont c’était la première régate extérieure en laser avait décidé de mettre les bouchées doubles en commençant par redoubler curieusement son premier triangle , mais il revint à une interprétations plus stricte du parcours olympique lors des manches suivantes, améliorant du même coup considérablement ses performances, son classement et son moral .
Au final en catégorie solitaire Bruno Pin l’emporte devant un 420 d’Enghien, Manu, François, Brice et , louis
Au classement des jeunes Nicolas devance , Thomas , Mael , Amine et Raphael .
Chez les doubles, Philippe et Brigitte devancent Jean-Paul et Céline.
Un grand merci au CV95 pour son accueil,ainsiqu’à à tous les transporteurs et paticulièrment à Yves pour la conduite et la gestion de la bétaillère et de son précieux chargement.